WRC : première pour Cyril LABORDERIE (1/2)

Rallye de France 2014 : un copilote au bout de ses rêves.

Afin de coller à l’actualité, Pilote de Course vous propose aujourd’hui d’aller au contact non pas d’un pilote mais d’un copilote. Un copilote qui va participer ce WE à ce qui se fait de mieux en Rallye : une manche du Championnat du Monde WRC (Rallye de France 2014 en Alsace). Souvent homme de l’ombre, mais indispensable pour aller très vite en rallye, en raison notamment des limitations des reconnaissances, le copilote décrit la route, donne le tempo, pointe (de préférence à l’heure), prépare la course et bien d’autres choses, comme vous allez le voir.
J’ai connu Cyril LABORDERIE à ses débuts ou presque (il copilotait Laurent SAJOUX, un coriace adversaire sur 106 Rallye N1 au Rallye de Cadours 2002). Cyril a débuté trois ans plus tôt, en 1999 au rallye de Madiran. Il s’est par la suite rendu disponible afin de copiloter un maximum de pilotes et engranger un maximum d’expériences. Après pas mal d’aventures qui l’ont conduit à naviguer dans les Teams Abri Sud ou Rallye Jeunes FFSA, en passant par le rallye Tout Terrain, ce basco-béarnais de 36 ans, technicien en bureau d’études aéronautique, s’apprête à disputer sa première manche en Championnat du Monde des Rallyes à coté de Marc de Passorio. Marc est lui Chef (étoilé) et dirige plusieurs restaurants gastronomiques de renom. Finalement cela ne m’étonne pas de Cyril, qui était toujours le premier à nous faire découvrir, lors de ses années toulousaines, les derniers restaurants gastronomiques ou atypiques que compte la ville rose. Allons à la rencontre de Cyril. Allez c’est parti.

Cyril Laborderie en exclusivité pour Pilote de Course

Bonjour Cyril. Le grand moment approche. Première expérience en mondial au rallye de France d’ici quelques jours. Un rêve qui devient réalité. Comment te sens tu à l’approche de l’évènement ?

Bonjour Jean-Mi. Tu m’aurais dit, y a 16 ans, « un jour tu feras du mondial », je t’aurais répondu « bah… arrête tes conneries ! ». Quand j’ai commencé à 20 ans, je voulais simplement monter dans une auto de rallye en copilote et réaliser mon rêve. Ensuite j’ai voulu faire de grands rallyes en France et à l’étranger. Aujourd’hui, après bien des expériences, je passe au Mondial avec toutes ses stars, ses difficultés, sa promotion. Ça fait un petit truc, surtout quand je pense aux nuits blanches passées, gamin, à lire des bouquins de rallyes et à me dire: « un jours j’y serai ». J’avais eu des occasions par le passé mais elles ne s’étaient jamais concrétisées. Et bien voilà, on y est. Je bosse sur cette épreuve depuis une bonne semaine au quotidien pour ne rien laisser au hasard. Mais ce n’est jamais évident. J’essaie de faire au mieux pour mon pilote, Marc de PASSORIO, afin qu’il soit dégagé de toutes les contraintes « annexes » qui pourraient nuire à sa course. La pression, tu l’as toujours quand tu pars dans l’inconnu mais il ne faut pas la craindre au contraire, il faut s’en servir pour avancer.

Comment s’est monté le projet, à coté de Marc de Passorio ?

J’ai fait la connaissance de Marc en 2009. Thomas TAILLANDIER, un de mes meilleurs amis, qui était son copilote en trophée Renault Clio R3 ne pouvait pas rouler au rallye du Pays Basque (il était organisateur de l’épreuve). Du coup, il m’a « rencardé » et me voilà à rouler avec Marc dans la Clio R3. Nous avions terminé le rallye et nous nous étions très bien entendu. Ma carrière professionnelle ne m’ayant pas permis de rouler avec Marc par la suite, je lui avais promis de « le mettre sur la terre », un jour. J’ai réussi à le motiver pour le Rallye Terre du Vaucluse en Saxo T4, l’an passé (novembre 2013). Il s’est régalé. On devrait revenir sur cette surface dans le futur. Depuis, on a gouté aux joies de la Subaru WRC S5 sur l’asphalte (Rallye de la Fougère et Rallye du Touquet 2014) et aujourd’hui nous continuons l’aventure avec la Mégane RS. On s’entend bien. On est pareil : des passionnés qui veulent profiter des expériences pour avancer et se faire plaisir sur de belles épreuves tout en faisant les choses au mieux. On a chacun une profession prenante et le rallye est notre échappatoire. Marc est exigeant et connait le travail du copilote par cœur. Il a naviguait pendant vingt ans de grands pilotes, à la Réunion et dans l’hexagone, comme Jean Pierre BALLET par exemple.

Peux tu en dire plus sur la Mégane RS N4 avec laquelle vous êtes engagés en WRC-2 ?

Marc, me parle de la Mégane RS depuis trois ans. Il m’avait toujours dit qu’il souhaitait qu’on participe à une épreuve avec cette auto. Pour l’instant, je n’y suis jamais monté dedans mais au dire des spécialistes, elle a un super moteur. Je te dirai mon ressenti après le shakedown. Sur cette épreuve on sera encadré par l’équipe de Jean-Michel ASTIER et Manu GUIGOU, AUTOMECA. C’est une équipe prestigieuse, avec un palmarès de dingue et pour nous se sera un plus. Et oui la Mégane est engagée en WRC-2, c’est sympa à dire, quand même. Je ne réalise pas encore, je crois.

Sans trahir de secret, peux tu nous en dire plus sur le système de notes que vous utilisez (angle de virage, rapport de boite, distance etc ..) ? Est-ce le même sur terre et sur asphalte ?

… à suivre dès demain sur Pilote de Course. Cyril nous décrira son système de notes. Il nous parlera également de son passage par le Team Rallye Jeunes FFSA en 2006 où il a côtoyé, entre autre, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, alors débutants. A suivre … Cyril Laborderie en WRC : seconde partie

Vidéo lors du Shakedown (essai avant le rallye)