Récit de pilote : Quentin Ribaud au Rallye Terre des Causses 2018…
Un article original et exclusif aujourd’hui sur Pilote-de-Course.com. En effet nous vous proposons d’embarquer dans la 208 Rally Cup de Quentin Ribaud et Mathieu Maurin lors de la toute dernière spéciale du Rallye Terre des Causses 2018.
Après la vidéo on board, vous pourrez connaitre le ressenti de Quentin à travers un récit sincère et passionnant. Un récit de pilote.
Embarquez avec Quentin Ribaud et Mathieu Maurin
Quentin Ribaud : « c‘est là que je me dis que l’on fait un sport magnifique«
Quentin nous fait partager son ressenti lors de la toute dernière spécial du Rallye Terre des Causses 2018. C’est lui qui s’exprime (dans le « je ») ci-dessous :
Le chrono précédent
« A la fin de l’avant dernière spéciale, j’arrive au point stop pour découvrir mon chrono. L’enjeu est crucial, je dois repasser Hugo Margaillan pour monter sur le podium et j’ai 1,1 secondes de retard sur lui. Le chrono s’affiche et je réalise le meilleur temps 1,8 secondes devant mon équipier de chez CHL. Pour sept dixièmes, la dernière marche du podium me tend désormais les bras mais il reste encore un long chrono à disputer. Je sais que je peux garder mon avance car j’ai fait de ce chrono mon coup de coeur sur ce rallye et je détiens les 4 derniers scratchs depuis 2016. Je me sens détendu, Mathieu mon copilote me rassure en me disant que j’ai fait le plus dur dans le secteur précèdent et que maintenant, je dois continuer à prendre du plaisir et rouler sans me poser de question. »
La zone de casquage et la concentration…
« J’arrive au point de casquage, je me casque, je pense à la spéciale, aux endroits où je peux encore gagner un peu de temps, je fais mon rituel d’avant chaque spéciale et je m’installe au volant pour me sangler. Le pointage arrive, je ferme les yeux et je visualise les premiers virages du chrono tout en me disant que je suis capable de conserver l’avantage de sept dixièmes. J’oublie pas non plus que j’ai seulement 6,5 secondes de retard sur Karl Pinheiro second et que tout peut encore arriver. Mathieu me demande de bien me concentrer et de piloter comme je sais faire, sans surpiloter. Le départ approche, il reste 30 secondes et je me motive intérieurement. Il faut faire le scratch pour prendre les trois points de meilleur performeur et surtout monter sur le podium. Mode Stage enclenché, il me reste 30 secondes avant de m’élancer. Je suis serein, j’ai juste envie de partir et de rouler. »
Le chrono, la pierre et l’attaque
« Le chrono s’élance, je pars vite, sur un gros rythme, le second freinage est un peu limite mais ça passe. J’ai l’impression que je ne peux pas faire plus de partout, je soigne mes relances, mes gros freinages et après 3 km, dans un gauche un peu vite, une grosse pierre se trouve en pleine trajectoire (vidéo : à 4 min 37). Impossible que ce soit une voiture qui l’ai mise là, je mets la voiture en travers pour prendre la pierre sous le protège carter mais le pneu tape quand même. Sa y est, on a crevé, c’est terminé. Par chance, le pneu résiste et j’apprendrais après le chrono qu’il y avait une crevaison lente avec une grosse entaille à l’intérieur du pneu ! Je reste quand même très perplexe sur la présence de cette pierre à cet endroit… Peu importe, on continue d’attaquer et j’arrive à une cuvette qui se passe à fond… ça saute, la voiture se déleste et je suis en 5 mais ça passe. Je me sens en totale confiance, je roule sans trop en faire. On arrive à la fameuse bosse qui passe à fond aussi, on décolle bien, c’est toujours une sensation étrange de se sentir s’envoler une fraction de secondes. Plus loin, je me loupe un peu sur un carrefour, quelques dixièmes qui s’envolent, j’espère que ça suffira pour conserver le podium. A 2 km de l’arrivée, une portion hyper rapide avec une succession de gauche droite se négocie en fond de 5. Quelles sensations ! Rouler à 160 sur terre procure une adrénaline folle et c’est là que je me dis que l’on fait un sport magnifique. »
La ligne d’arrivée
« La ligne d’arrivée franchie, Mathieu et moi nous serrons la main sans même savoir le chrono mais on sait que l’on a fait une spéciale quasi parfaite. Il me dira d’ailleurs plus tard qu’il a été impressionné par mon aisance dans le rapide. Je sais que c’est ma force alors je m’en sers le plus possible. J’arrive au point stop, je découvre le chrono qui est au dixième près identique à celui de Rossel, on fait donc le scratch, 2 secondes devant Hugo et le podium se confirme. Il manque 4 secondes pour passer Karl Pinheiro, tant pis. Peu expressif, je souris simplement, en me disant que le travail est accompli, on remonte trois places dans le week-end, on signe 4 temps scratch et je termine premier pilote CHL. Pour moi, après que la victoire ne soit plus possible suite à nos soucis du samedi, mon but était de rentrer premier du Team, c’est chose faite. »
De belles bagarres en perspective
« Une fois décasqué, toute ma famille vient me féliciter, mon Team aussi et notamment Patrice Pochon qui me soutient et m’aide beaucoup. Je suis aussi très heureux d’apporter ce résultat à Franck mon ingénieur et à Christophe Lecureux qui croit en moi. Je ne peux m’empêcher de prendre dans mes bras mon copain qui m’a tant encouragé tous le week-end. Qu’importe le regard des autres, c’est comme ça que je suis heureux. Mathieu et moi sommes fiers de notre dimanche, on a montré que l’on était capable de se battre devant et je dois dire que cette année, j’ai le sentiment que le niveau est bien plus haut que l’an passé. Cela promet des bagarres folles toute la saison ! »
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