Lotus Exige Cup 255 GT10 d’Olivier Fontes
Ce week-end, lors du Rallye du Frontonnais, vous allez découvrir ou re-décourvir la Lotus Exige Cup 255 de Olivier Fontes et Robert Nunes. Elle portera le numéro 20 sur les portes, et avec sa robe noire et rouge, vous ne pourrez pas la rater.
Après une violente sortie de route lors du Rallye de la Montagne Noire 2015, Olivier Fontes, le propriétaire de l’auto, a d’abord fait une pause avant de remonter son bolide en un temps record : 4 mois. Il a du changer entièrement le châssis (bien spécifique sur ce type d’auto).
Il faut dire qu’Olivier aime les choses bien faites. Il aime peaufiner les détails. Il aime son auto, tout simplement. Il faut reconnaitre qu’elle le lui rend bien. Elle a en effet un look ravageur. Sans compter qu’ une Lotus Exige reste rare, que ce soit sur route ouverte ou en rallye. Car la grande spécificité de cette Lotus Exige Cup 255 réside dans le fait quelle est à la fois homologuée pour la compétition dans la catégorie GT10 (le Groupe GT de série) mais aussi sur route.
Une auto de série pour la course
En effet l’arceau, les sièges baquets et les harnais compétitions sont présents dans l’auto de série. Les harnais ont d’ailleurs la particularité d’avoir une boucle ronde mais une ouverture par bouton (on appuis simplement sur un bouton pour l’ouvrir) ce qui permet cette double homologation route/compétition. On retrouve ainsi les plaisirs à l’ancienne, du temps où on pouvez utiliser en semaine sa voiture de course pour aller au travail ou acheter son pain.
Techniquement cette Lotus Exige Cup 255 GT10 s’éloigne légèrement du modèle 100% de série et dispose de quelques améliorations de taille. Si le moteur d’origine (moteur 2zzge 1.8 vvti a compresseur eaton) développe 255 cheveux, il passe à 290 chevaux et 27 Nm de couple dans cette version GT10. Avec un poids à vide de 860 Kg et une répartition des masses presque parfaite (40/60), l’auto est redoutable d’efficacité. A noter les jantes de 16 pouces à l’avant et de 17 pouces à l’arrière (il n’est ainsi pas possible d’inverser ses pneumatiques), et un freinage excellent assuré par des disques de 310 à l’avant et 290 à l’arrière.
Le secret : une boite de vitesse à crabot
Mais le plus efficace et surprenant sur cette Lotus Exige Cup 255 GT10 est sans l’ombre d’un doute sa boite de vitesse. Si d’origine la belle anglaise dispose d’une boite à synchro, Olivier l’a avantageusement remplacée par une boite à crabots (boite 6 vitesses a crabots, autobloquant à pente variable type drexler), homologuée par le constructeur en GT10, et d’une efficacité déconcertante. Vous pouvez passer les vitesses à la volée sans toucher à l’embraillage. Aussi rapidement que sur une boite séquentielle. Véritablement bluffant.
Notre essai routier
Nous avons pu prendre en main cette auto sur route. En effet, comme je vous l’ai décrit plus haut, elle dispose d’une carte grise, d’un contrôle technique, des plaques et assurances nécessaires à une utilisation routière. La première chose qui surprend est l’étroitesse de l’habitacle, mais on s’y fait vite. Premiers tours de roues, le ronronnement du moteur placé derrière le pilote se fait attendre. Après avoir chauffé la mécanique, Oliver lance la bête. Une véritable catapulte, moins spectaculaire en terme d’accélération pure que l’Opel Speedster de Cédric Delage, mais avec une plage d’utilisation beaucoup plus importante. L’auto donne l’impression de rester scotcher à la route mais n’hésite pas à décoller dès que le profil devient bosselé. Autant vous dire que, avant de prendre son volant, je n’en mène pas large. Mais quand faut y aller, faut y aller. On est venu pour ça. Premier tour de roue au volant, la direction est extrêmement précise et directe. L’auto ne cherche pas la route et se place facilement. Difficile de trouver ses limites tellement elles semblent loin. D’un autre coté, c’est un essai sur route à une semaine d’un rallye. Hors de question de tenter le diable. Les freins demandent une certaine habitude et il ne faut pas hésiter à taper dans la pédale afin de les solliciter efficacement. La boite ? Quelle boite ? Un véritable régal. J’ai eu l’occasion de tester des boites séquentielles moins rapides que cette boite à crabots. Les passages de 2 en 3 et de 3 en 4 sont un vrai régal.
C’est déjà fini
Il est temps de rendre l’auto à son propriétaire. Une véritable claque cette Lotus. Si on prend en compte son cout d’entretien réduit et le coté rare de l’auto (historiquement ce modele 255 cup a été produit de 2007 à 2008 à seulement 70 exemplaires dans le monde, moins de 15 exemplaires on été livré en France dont la moitié ont été détruits en course) ont peut vraiment parler d’une auto d’exception, une auto de passionné, sans compromis.
Une auto qui demande tout de même un minimum d’investissement de départ, mais qui dispose d’un excellent rapport qualité/prix/performance dans sa catégorie (notamment comparé à certaines Porsche). De plus l’entretien est réduit au minimum. Et le plaisir au maximum, après une phase de prise en main indispensable à nos yeux.
5 Rétroliens / Pings