Sabrina de Castelli : « la sécurité, toujours la sécurité »
Rallye du Liban, samedi 3 Septembre 2016, la Ford Fiesta R5 de Gilbert Bannout et Sabrina De Castelli sort de la route. Sabrina est gravement touchée au niveau du dos et doit subir plusieurs interventions chirurgicales. Une de ses vertèbres (L3 pour les spécialistes) a littéralement explosé lors de l’impact causant beaucoup de dégâts …
Alors autant vous dire que, lorsque nous l’avons rencontrée à Sainte-Maxime à l’occasion du Rallye du Var 2017, nous avons d’une part été extrêmement heureux de la voir simplement marcher … et d’autre part ravis de lire ce sourire sur ses lèvres et cette passion toujours profondément ancrée dans ses yeux. La prestation d’un équipage (composé d’un certain François « freine tard » Delecour et Dominique « Doumé » Savignoni) au volant d’une rugissante Aston Martin V8 Vintage n’était certainement pas étranger à tout ça …
Sabrina de Castelli est donc, forcement, l’invitée de Pilote-de-Course. Celle qui a copiloté quelques grands espoirs insulaires ou continentaux ces 20 dernières années (Pierre Campana, Brice Tirabassi, Henri-Marc Venturini, Fabien Fiandino, Charlotte Berton etc …) nous fait le plaisir de répondre à quelques questions. Une excellente occasion pour parler de sécurité en rallye. Vous connaissez la formule : c’est pour vous et c’est maintenant. Allez c’est parti !
Interview : Sabrina de Castelli (Rallye du Var 2017)
Bonjour Sabrina, comment vas-tu ?
Bonjour Jean-Michel, écoute ça va super bien, on est au Rallye du Var, il y a du soleil pour une fois, ça change un peu. On attend François et Doumé avec l’Aston qui a fait apparement plaisir aux spectateurs.
Et toi, d’un point de vue santé, comment te portes-tu après ton accident lors du Rallye du Liban ?
Là, je suis je dirais à 50%. Je n’ai pas retrouvé toutes mes fonctions. J’ai encore des problèmes neurologiques. Je marche très bien et j’espère bien remonter dans un baquet en 2018, mais je dois attendre peut être une troisième opération et le consentement de mon chirurgien.
Que retires-tu de cet accident et quel conseil peux tu donner à des copilotes qui pourraient vivre la même chose que toi ?
Toujours pareil : la sécurité, la sécurité. J’ai toujours prôné pour la sécurité maximale et malheureusement ça m’est quand même arrivé parce qu’un baquet un tout petit peu trop large … Quand je suis arrivée au Liban, je n’avais pas un baquet sur mesure … ça sera mon prochain combat : essayer que chacun puisse avoir un siège adapté au mieux pour protéger son corps. La sécurité, toujours la sécurité.
Tu as suivi la course de François et Doumé, avec des problèmes pour démarrer l’auto … (rire). En dehors de ça, ça a été un beau Rallye du Var pour eux, non ?
En dehors de ça, ça reste un rallye test. Ce qu’il faut savoir ce que l’Aston Martin roule pour la première fois en Rallye en GT+. C’est son premier rallye, sa première sortie. Donc voilà … c’est un bébé quoi, elle est toute neuve, il y a beaucoup de choses à faire dessus. Ce qu’il y a de positif, c’est qu’elle est déjà quand même assez performante, elle a apparemment régalé tout le monde parce qu’elle a un son extraordinaire ; ça fait plaisir ça change un petit peu et puis ça nous fait penser un peu aux années antérieures où justement on avait l’habitude d’entendre arriver les voitures et les entendre encore longtemps lorsqu’elles étaient passées.
Une question difficile pour conclure, si tu devais sortir un, deux ou trois meilleurs souvenirs …
Je ne sais pas, j’en ai tellement des souvenirs qu’il est difficile de faire un choix ou de dire celui là plutôt qu’un autre. C’est sûr qu’avec Pierre Campana, j’ai de très très bons souvenirs parce que Pierre, c’est plus que mon pilote, c’est comme si c’était mon frère. On a partagé des moments incroyables. On est montés jusqu’au plus haut niveau. Malheureusement on n’a pas eu la chance de pouvoir continuer faute de moyens financiers. Nous n’avions pas les budgets pour. Et quand on débute, même en WRC, il faut venir avec des malettes. Nous n’en avions pas.
Avec Jérémie Toedtli qui est mon petit pilote de coeur là, c’est mon fils spirituel je dirais, que j’aime beaucoup. J’ai des souvenirs extraordinaires avec lui notamment un rallye en Suisse, en Peugeot 208 R2, où il m’a fait venir in-extremis. On est partis en rallye sans reconnaissance, sans rien, je ne connaissais pas les spéciales on a gagné la manche. Un super souvenir.
Et après, que dire avec François Delecour !? Il est comme tout le monde le connait, mais moi je le connais comme personne ne le connait. Et je peux dire que c’est quelqu’un d’extraordinairement gentil, il a le coeur sur la main. Après, il est comme il est. Il fait ses « Delecourades » de temps en temps et c’est pour ça qu’on l’aime.
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