Marion Andrieu : « il faut croire en son rêve, sa passion »
Alors que l’édition 2017 du Silk Way Rally bat son plein, dominée par la dream team de Peugeot Sport (Sébastien Loeb et la 3008 DKR Maxi en tête), et à moins de six mois du prochain Dakar-Argentin, nous avons décidé de vous immerger dans une discipline trop peu connue du grand publique : le Rallye Tout-Terrain.
Pour cela, nous avons braqué les projecteurs et sommes allés à la rencontre de la Championne de France en titre (catégorie T2B+ trophée 4×4) : Marion Andrieu. Autant joindre l’utile à l’agréable.
Dans ce premier article, vous allez faire connaissance avec cette charmante jeune femme de 27 ans, en charge du marketing dans la structure familiale d’import de pièces et accessoires 4×4 (ashika.fr), qui passe la majeure partie de ses week-ends au volant de son monstre de 400 chevaux (*) sur les spéciales du Championnat de France des Rallyes TT.
Vous connaissez la formule : Marion Andrieu est aujourd’hui sur PILOTE-DE-COURSE.COM. C’est pour vous et c’est maintenant. Allez, c’est parti …
(*) : son monstre : un Fouquet Rallye-Raid Bmw, BV8, Moteur 6,4 Chevrolet v8 ,Classe t1.1 (châssis tubulaire 4×4). Un monstre bridé à 400 cv.
Marion Andrieu : La passion et les débuts
A quel âge as-tu commencé à t’intéresser au sport automobile ? D’où te vient cette passion ?
On peux dire que je suis « Tombée dedans toute petite » si je puis utiliser la formule. Véritable passion familiale, c’est mon père Philippe qui m’a transmis ce « virus ». J’exerçais l’équilibre de mes premiers pas dans l’atelier de mécanique où il préparait sa voiture de course. Mes jouets fétiches du moment se prénommaient « boulons » « écrous » « tournevis » mais mon préféré restait « le volant » qui me paraissait déjà très intéressant. Mes premiers pas maitrisés, je suis partie sur les courses ou j’ai appris à découvrir ce sport de l’intérieur mais surtout de l’extérieur sur le bord des pistes. Je partais encourager fièrement mon père du haut des mes 5 ans et en rêvant déjà secrètement de pouvoir être derrière le volant de ces bolides un jour.
Vers l’age de 10 ans, deux sœurs Simonites (Anglaises) sont venues courir dans le championnat français, ce fut une véritable révélation pour moi. OUI les femmes étaient capables de courir contre les hommes et de le faire bien. Elles seront les premières femmes à remporter le championnat dans la catégorie reine des buggys. Depuis ce jour là, je n’ai jamais cessé de croire en mon rêve qui était d’être derrière le volant. Le chemin allait être long mais il faut croire en son rêve, sa passion ; car sans passion pas de performance sportive.
Mes 18 ans étaient enfin là, je touchais un volant pour la première fois mais pas tout à fait celui de mon rêve, il fallait d’abord apprendre et découvrir le milieu. C’est dans le baquet de droite, copilote que j’ai fais mes premières armes en rallye aux cotés de mon père. Qui mieux que celui qui m’avait transmis le virus pour m’apprendre. Malheureusement la saison 2008 s’arrêta sur un grave accident, vertèbres cassées, plus de rallye pour Philippe. C’est indirectement cet accident qui me mettra véritablement le pied à l’étrier. Il me pousse au volant et je commence mon premier rallye en 2009 à 19 ans.
Il faudra apprendre, transpirer, se faire de belles frayeurs de pilotage, verser des larmes de joies, de déceptions. J’ai souvent trusté le podium, surement l’arrogance de la jeunesse et l’expression de la passion mais il manquait la réflexion, l’expérience et la maturité. En 2015 j’étais enfin « mure » première victoire, puis avec mes copilotes, Coralie 27 ans puis Clémence 17 ans la confiance et le goût d’aller chercher chaque victoire était là. Nous serons le seul équipage 100% féminin du championnat (MIXTE) durant deux saisons à tenir la dragée haute aux hommes. Nous leur avons montré que malgré des cheveux longs sous notre casque nous étions capables de performer parmi les meilleurs, de la plus belle manière et la plus impartiale, le « chronomètre » sans oublier le sourire.
Voilà en quelques mots comment une petite fille qui rêvait de performance est arrivée à son rêve de devenir la première femme Championne de France de la catégorie T2.
Peux tu nous décrire ta toute première expérience en sport auto ? Comment cela s’était-il passé ?
Ma toute première course en temps que pilote remonte au Rallye du Cantal en 2009. Je n’avais jamais essayé la voiture ni même fait une glisse en voiture. Mon père m’a littéralement jeté dans le grand bain. J’étais tétanisée à la première spéciale, mais comme un instinct, j’ai mimé des gestes de pilotage de mon père. J’avais fait 4 courses sur la même voiture l’année précédente mais en temps que copilote. Cette expérience sans le savoir m’avais imprégné de sensations et de gestes qui m’on bien aidé quand la voiture a commencé à se tortiller sur les pistes techniques et montagneuses du cantal. Je pense que mon expérience en quad cross et les gènes de la famille Andrieu ont fait le reste car à notre plus grand surprise le dimanche matin nous signons un temps scratch. Un superbe souvenir autant par l’audace et la difficulté mais surtout par le plaisir.
Quel est ton meilleur souvenir ?
La suite … en page suivante
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