L’argent, l’avenir et les rêves
Parlons argent à présent, si tu le veux bien. Combien te coute la participation à un rallye ? Et comment finances-tu cela ?
Un rallye, en Championnat de France TT, coute environs 5 000 euros sans la casse.
J’ai la chance d’avoir quelques sponsors qui nous suivent. Pour le reste c’est nous qui finançons. Après nous essayons de nous débrouiller au mieux, et nous avons la chance de faire toute notre mécanique nous même.
Quels sont tes objectifs pour l’avenir ? Pour 2018 ? 2019 ?
Nous n’avons pas encore déterminé nos objectifs 2018 mais je pense qu’ils se situeront vers la catégorie reine, le buggy. Pourquoi pas évoluer vers la grande classe, un nouveau challenge. Il faudra apprendre et l’expérience vient avec le roulage mais pourquoi pas une saison complète en buggy. J’espère que je pourrai réitérer l’expérience Baja et pourquoi pas participer à un rallye-raid africain.
Quelle est la voiture que tu rêves de piloter ? La course à laquelle tu rêves de participer ?
La voiture que je rêve de piloter est un TOYOTA OVER DRIVE, véritable avion de chasse sur tous les terrains. La course rêvée sera, surement sans suspense, le DAKAR. La Dure parmi le Dure, cette course me fait littéralement rêver, il n’y a pas une année sans frissons ni larmes devant la télé tellement cette course me touche au plus profond de moi. C’est la plus dure au monde, elle nécessite beaucoup d’engagement qu’ils soient financier ou physique, décourage les plus vaillants et déterminés. Et pourtant, elle est le rêve de tous passionner de rallye.
Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite débuter en Rallye TT ou Baja en 2017 ?
Le conseil sera « il faut se jeter dans le grand bain », si on à la passion on peut tous réussir. Bien sûr il faudra travailler, apprendre des meilleurs, écouter chaque conseils, observer mais rien est impossible. Le rallye TT est avant tout une discipline de passionné, la bonne ambiance est là, et malgré la compétition, l’entraide est très présente. Le rallye tout terrain, nécessite d’engranger beaucoup d’expérience, les qualités de pilotages sont bien sur essentielles mais pour moi un conseil important est de déterminer une stratégie de course, malgré le sprint il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Le rallye qu’il soit sur goudron ou terre ne laisse peux de place à l’improvisation il est donc important de connaître ses propres limites, celles de la voiture et surtout celles de vos adversaires. C’est ca qui vous permettra de déterminer où vous êtes sur le curseur, si il vous en reste sur la pédale ou si vous frôlez la ligne rouge. L’expérience m’a montré qu’il fallait appuyer sur la pédale de droite mais ne jamais oublier de réfléchir, ne pas se faire griser par l’adrénaline et ses concurrents.
Un mot à ajouter ? Des personnes à remercier ? une anecdote à partager ?
Je tiens à remercier toute mon équipe qui fait un travail formidable et sans qui nous n’aurions pas fait tous ces beaux résultats. Pour moi, une course se gagne dans les stands et dans les ateliers. Sans une voitures fiable et performante pas de bagarre pour la gagne. Je remercie mon père sans qui je n’aurais pas eu cette passion mais également sans qui je n’aurais jamais eu accès à ce superbe sport et réalisé un rêve de petite fille. Je remercie également ma copilote car on est deux dans une voiture de rallye et c’est un poste très important à mes yeux pour les notes mais surtout pour créer une confiance et une équipe. C’est cela qui vous pousse à toujours aller plus loin.
Un petit truc perso …. Quand j’ai le stresse avant les spéciales j’écoute AC/DC à fond dans la voiture avant le départ Thunderstruck ou le matin au petit dej, cela me donne la motivation et oublié la peur.
Anecdote : lors de ma première victoire au Rallye des Cimes (la plus belles des victoires), j’ai cassé, deux spéciales avant la fin, la crémaillère de direction. Dans la liaison j’avais détecté un problème grave. Quand je suis arrivée à l’assistance, j’ai vite compris sur le visage de mon mécanicien que c’était grave ! Mais pas question d’abandonner, la crémaillère était fendue en deux. Il fallait, en 20 minutes, trouver une solution pour finir le rallye. Cela a été une assistance mouvementé ; on courrait partout on donnait tous pour réparer cette voiture. Moi dessus, la tête dans le moteur, tenue par les pieds, et mon mécanos en dessous. On a réparé avec une clef plate de 16 en guise de tuteur et des colliers d’échappement. Nous avons pointé dans le seconde en sorti d’assistance et autant vous dire qu’avec une réparation comme celle ci, partir fleureter pour deux spéciale avec les pistes escarpées et défoncées et 200 mètres de vide du Pays Basque … je faisais pas la fière. Mais la « Chromé Valadium de 16 » a tenu le coup et c’est avec un gout encore plus délicieux « celui de n’avoir rien lâché et tous donné » que nous avons franchi la ligne d’arrivée en tête en haut de cette magnifique madeleine. Nous étions les premières femmes depuis 59 ans à remporter cette course.
Mon rêve de petite fille c’est réalisé grâce à mon équipe ma voiture et une clef plate de 16 qui trône désormais sur mon bureau ☺
Bonus vidéo : Marion Andrieu Championne de France 2016
Crédit : Robin Rallye
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