Patrick et Pierre Vernet.
Vous les avez découvert ou re-découvert dans l’article précédent : Pierre Vernet : une histoire de famille (1). Patrick Vernet, le père, et Pierre Vernet le fils. Le premier, Patrick Vernet, a été pilote officiel Peugeot Sport en 1992 (photo ci-dessous). Après plusieurs années d’arrêt il court aujourd’hui épisodiquement, mais toujours aux avants postes, en Véhicule Historique de Compétition (VHC).
Le second, Pierre Vernet, 22 ans, est en cours de bouclage de budget afin de participer à la formule de promotion la plus accessible en rallye automobile actuellement : le Challenge N2 Série By Rallye Académie. Nous avons eu le plaisir de partager un moment avec Pierre Vernet. Reprenons là ou nous en étions resté …
Pierre Vernet : Objectif Challenge N2 Série.
Pierre, Quel est le budget nécessaire afin de participer au Challenge N2 Série By Rallye Académie ? Et où en es tu actuellement dans ta recherche de partenaires ?
En ne comptant sur aucune prime, il faut 24 000 € HT, les engagements et les frais divers (reconnaissances et hébergement notamment). Pour être honnête, je me fixe personnellement d’avoir atteint la somme de 16 000 € HT avant de m’inscrire. Si je réunis cette somme, j’espère ensuite récolter quelques primes et soutiens supplémentaires en cours de saison pour m’aider à participer à au moins cinq courses, étant donné que cinq résultats sont retenus. Pour le moment, il me manque encore une partie de cet objectif initial mais je suis en attente de quelques réponses qui pourraient, dans le bon comme dans le mauvais sens, faire basculer ma saison…
Pour toutes les personnes qui souhaitent te soutenir, que proposes tu ? quels moyens mets tu à leurs dispositions ? En un mot : comment participer ?
Pour les entreprises, je porte bien évidemment leurs couleurs sur l’auto de course, la combinaison et le casque. J’essaie aussi de les promouvoir au mieux au travers de tous mes supports de communication, sur internet et les réseaux sociaux notamment. Enfin, je leur propose la mise en place de manifestations autour du rallye, que ce soit pour eux, leurs clients, leurs employés ou autres fournisseurs. Il y a par exemple le fait de pouvoir suivre un rallye « de l’intérieur », mais aussi la participation à des stages de pilotage sur terre que nous organisons avec Germain Bonnefis et Drive Control, ou encore l’organisation d’événements dans leurs locaux.
Pour les particuliers, j’ai mis en place cette saison la vente de bonnets à mes couleurs, accompagné du nom sur l’auto de course, comme c’était le cas l’an dernier. J’ai d’ailleurs entendu ce matin qu’un épisode neigeux arrivait… Je ne sais pas si c’est une coïncidence, mais j’ai de nouveaux bonnets en production ! Alors que les lecteurs de Pilote de Course n’hésitent pas à me contacter ou à se rendre sur pierre-vernet.fr/2015 pour en commander en ligne !
Si malgré tout ces efforts, le projets ne se concrétise pas (il faut parvenir à trouver un budget pour l’ensemble de la saison), quel est ton plan B ?
Le plan B, en cas d’échec, est un programme axé sur le plaisir. Mon plaisir, mais aussi celui des partenaires locaux, ceux qui me soutiennent depuis le début. L’idée c’est de faire quelques rallyes autour de chez moi (Aveyron et départements voisins) avec la Citroën C2 R2 Max de mon ami Cédric Mazenq. Cela permettrait de conduire une vraie voiture de course, viser des résultats sympas en régional et organiser une séance d’essai en amont pour faire monter mes partenaires à mes côtés…
Pierre Vernet et le pilotage sur terre.
Tu as gouté à la terre avec une Saxo N2 et un copilote expérimenté (Olivier Fournier). (même si l’expérience a été courte) D’un point de vu du pilotage peux tu nous donner tes sensations ? Les différences majeurs avec l’asphalte ? As tu apprécié le principe des reconnaissances intégrées au rallye ? Le timing ?
C’est évidemment le côté « glisse » qui rend cette surface différente et plaisante ! Mais il ne faut pas trop en abuser, sinon Eric Fabre peut vous gronder ! Après, cela pardonne selon moi bien plus que l’asphalte, tout en permettant d’acquérir certains aspects qui y sont transposables. Par exemple une certaine aisance de la glisse ou encore la recherche de motricité, l’utilisation de l’autobloquant… En fait, beaucoup de phénomènes se trouvent amplifiés, ce qui aide à les comprendre.
J’aime aussi beaucoup le principe du passage unique de reconnaissance, regroupé avec le rallye. Déjà, ça me plaît parce-que j’ai une très mauvaise mémoire. J’essaie donc de compenser par la prise de bonnes notes… Et cet unique passage aurait tendance à « m’avantager ». Ça peut paraître contradictoire dit comme ça… Mais ce que je veux dire, c’est que je roule vraiment qu’à la note, que je dispose d’un ou trois passages. Et sur terre, la plupart des pilotes sont obligés de rouler uniquement en fonction de leurs notes, tandis que sur asphalte un facteur « mémoire » rentre un peu plus en compte. Ainsi, je me retrouve d’une certaine façon « à égalité » avec eux malgré ma mémoire de poisson rouge ! Et puis, bien sûr, il ne faut pas oublier que l’on travaille et que le rallye n’est qu’un loisir. C’est donc très plaisant de pouvoir arriver le vendredi soir sur l’épreuve et d’en repartir le dimanche…
Pierre Vernet et Germain Bonnefis.
Question d’actualité : Germain Bonnefis a annoncé courant Janvier (2015) qu’il souhaite faire une pause cette année. Pour différentes raisons. Nous vous savons proche. Comment as tu reçu cette nouvelle ? Ne penses tu pas qu’il s’agit juste d’une pause ?
Effectivement, il veut faire une pause, et peut-être même pour un peu plus que cette année. C’est une décision qui est prise depuis un bon moment et qu’il fallait simplement officialiser, à l’heure où chacun annonce son programme… Germain avait pour rêve d’être, au moins l’espace d’une saison, pilote officiel. Il est parvenu à atteindre son but et a pris tout ce qui venait ensuite comme du « bonus », ce qui était à mon sens une excellente philosophie… Ce qu’on voit peu de l’extérieur, c’est que courir à haut niveau en rallye, mis à part pour quelques privilégiés qui doivent quasiment se compter sur nos dix doigts, cela demande de gros sacrifices et la nécessité d’y consacrer tout son temps : il faut chercher des budgets et être sans cesse en train de rencontrer des dirigeants divers, suivre une préparation physique contraignante, incessamment voyager… Germain était, à un moment de sa carrière, proche de ne plus faire que cela. Et bien que ce soit fabuleux de vivre de sa passion, il faut rester conscient que ça peut s’arrêter à tout moment. Je pense qu’il a eu l’intelligence de garder cela à l’esprit et de ne pas tout sacrifier pour cette carrière sportive. Il s’investit désormais dans son entreprise et dans des aspects familiaux qui, j’en doute pas, lui apporteront tout autant de bonheur, c’est un choix raisonné… Après, c’est évident qu’il reviendra, le rallye reste sa passion et il prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à coacher des pilotes, organiser des stages de pilotage, etc… Je dirais même qu’il n’est pas du tout mauvais pour ça ! Mais son retour se fera uniquement pour le plaisir… Je le vois très bien faire le Rouergue ou les Cardabelles sur une grosse auto dans quelques années par exemple ! En attendant, je le respecte énormément pour ce qu’il a accompli. Il est un des rares à avoir atteint le statut de pilote officiel en comptant uniquement sur le soutien de « petits » partenaires locaux, ce qui est une belle performance quand on voit les sommes que cela nécessite… Et puis je reste convaincu qu’il a tout autant de talent que certains à qui l’on promet encore une grande carrière, mais peut-être ne suis-je pas tout à fait objectif !
A la mémoire de Pierre Vernet, trop tôt disparu d’une longue maladie…
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