Stéphane Brunier : Objectif Mondial (1)

Brunier en Twingo R1 au Rallye Monté Carlo 2015
S. Brunier en Twingo R1 au Monté Carlo 2015 ? - Crédit : Renault Sport

Championnat du Monde accessible aux amateurs ?

Il était un temps encore pas si lointain où un pilote amateur, peu fortuné, pouvait participer à une épreuve du Championnat du Monde des Rallyes. C’est, il faut l’avouer, une particularité propre à cette discipline qu’est le Rallye. En effet, quel footballeur amateur, quel rugbyman amateur, peut participer à la Coupe du Monde de la FIFA ou de l’IRB ? Quel pilote amateur peut s’engager au Grand Prix de F1 de Monaco, de Spa ou de Monza ? Certainement aucun. Sauf en rallye.

Je me souviens d’un pilote du Club Peugeot Sport Toulouse achetant une 106 Rallye Groupe N pour 50 000 Francs (7 500 euros) afin de participer au Tour de Corse. C’était à la fin des années 90. Il me racontait ses périples avec beaucoup de passion. Une phrase résonne encore dans ma tête « Quand je sortais du parc de regroupement pour m’élancer dans les spéciales, je croisais François Delecours sur sa 306 Maxi, qui lui en revenait. Nous échangions un regard, un sourire ». Puis les prix ont flambé, les mentalités ont évolué, la logique commerciale, la caducité des modèles d’autos bons marchés, je ne sais quoi … enfin la particularité a, petit à petit, disparu.

Mais aujourd’hui avec notamment le retour en Mondial des petites autos issues des formules de promotions (R1, R2) tout semble à nouveau possible. C’est le constat qu’a fait Stéphane Brunier, pilote amateur de la région de Gap. Allons à sa rencontre afin d’en savoir plus. Allez c’est parti …

Stéphane Brunier recherche petite R1 pas chère

Salut Steph, j’ai vu que tu cherchais une auto de course, de la classe R1 (ndlr : catégorie regroupant des autos de moins de 1600 cc de cylindrée, proche de la série, homologuée FIA et pouvant participer au Championnat du Monde des Rallyes). Comment se passe ta recherche ? Twingo R1 ? DS3 R1 ?

Stéphane Brunier : Salut Jean Mi. Ecoute ça avance plutôt pas mal… Je suis proche de l’achat. C’est une twingo R1. J’ai un budget maxi de 12 000 € (financement). Trois propriétaires sont prêts à me les vendre. Des autos bien montées avec pas mal de pièces. Mon but principal est de participer au « Monte Carl' » qui se déroule en grande partie à domicile. J’ai toujours rêvé de faire Sisteron-Thoard depuis que je suis gosse…  Je connais le moindre gravier, j’y ai fait mes premières glisses, mes premières erreurs, mes premiers tours de roues sur la neige, pris mes premières notes, mes premiers chronos « sauvages » … Enfin elle représente beaucoup pour moi. Alors je voulais acheter la voiture homologuée FIA la moins chère possible, afin d’y participer.

C’est un projet vraiment intéressant et tu en parles avec beaucoup de passion. As tu regardé du côté des Suzuki Swift N2 ? Il me semble en avoir vues en mondial cette année. Ceci dit la Twingo R1 me semble un excellent choix. Et les prix relativement abordables pour une voiture récente.

Stéphane Brunier : La passion il faut l’avoir pour courir depuis tout ce temps malgré les changements dans les règlements, mentalités. D’ailleurs je vais fêter mes 20 ans de rallyes la saison prochaine. Pour la Swift, effectivement j’ai regardé car elles sont regroupées dans le même classement en WRC et du coup elles sont plus performantes. Elles sont également plus chères et ne sont homologuées FIA que jusqu’en 2016. Etant donné mon investissement sur quatre ans, je pense garder l’auto quelques années. Comme tu le fais remarquer, la twingo est une voiture plus moderne qui, elle, est homologuée encore un bon bout de temps (ndlr : 2019). Si je trouve des partenaires qui sont prêts à me suivre sur plusieurs Rallye Monte-Carlo, j’aurais l’auto. Et éventuellement, vu que ce sont des autos assez fiables, ça me laissera la possibilité de faire des manches de Championnat de France ou même tenter une qualification pour une finale de Coupe de France des Rallyes.

Tu peux me parler de tes débuts ? Comment t’es venue cette passion pour le rallye ? Pour le Rallye Monte-Carlo ? Où as-tu appris à piloter ? Seul ? Tu es passé par une école de pilotage ? Un stage ? Au contact de certains pilotes ? Tu peux m’en dire plus ?

Stéphane Brunier : Et bien écoute, pour te parler de mes débuts, en fait la première voiture de course que j’ai vue, c’était au coin de la fenêtre de mon école maternelle. Les voitures du Rallye Monte-Carlo passaient en liaison après la spéciale de Sisteron-Thoard. J’ai des souvenirs de Lancia 037, de GTV, d’Audi, de 5 Turbo… Je devais avoir 7-8 ans. Je ne suis pas issu d’une famille de passionnés d’auto. Au contraire. Pour mes parents, la voiture était simplement un moyen de locomotion. Il y a bien un cousin qui me faisait rêver avec des voitures différentes toutes les années. Et surtout il roulait vite et j’adorais ça.

Mon frère, plus agé de huit ans, a attrapé le virus du rallye par le biais d’un copain d’école. De là, il me l’a transmis et je ne m’en suis jamais remis. Je ne ratais jamais une émission sur le rallye. Pas un magazine ne m’échappait. Du coup mon frère m’a appris à conduire à l’âge de 13 ans. Travaillant dès l’age de 14 ans, lorsque j’avais du temps de libre mon but était de m’acheter une caisse pour aller rouler sur les chemins … Malheureusement il en était hors de question pour mes parents. Du coup, avec mon frère, nous allions voir tous les rallyes du coin, voir plus loin. C’était la grande débrouille, on dormait dans la voiture, la tente … de purs moments de plaisir et de bonheur. J’étais fan de « Patou » Magaud, Jean Marc Ivens. De Gilles Panizzi aussi, dès ses débuts.

Pour moi est venue rapidement la passion du Rallye Monte-Carlo. Entre les voitures, les pilotes, les conditions climatiques … De l’âge de 12 ans à aujourd’hui, je crois que je n’en n’ai pas raté un. Je me souviens pour mes 14 ans, mon père m’avait amené au départ et était venu me chercher une fois la spéciale terminée, comme s’il m’avait amené au cinéma. Quelques années plus tard, je me souviens avoir demandé à ma mère de m’amener sur une spéciale du Monte Carlo du côté de Malijai-Puimichel, elle en avait pleuré en voyant le danger que représentait notre passion.

Mon frère a débuté après deux ans de démontage/remontage de sa propre auto, en autodidacte. J’ai encore les souvenirs du déblaxonnage de la caisse. Du coup j’en suis venu naturellement à faire l’assistance. J’en garde des souvenirs géniaux où nous faisions la course dans la course. C’était une autre époque.  Nous étions à chaque arrivée de spéciale. Mes premières reconnaissances, je les ai faites à ses côtés car sa copilote n’était pas disponible. A l’époque on dormait dans les bagnoles pour économiser une nuit d’hôtel. Puis est venue l’heure du permis …

A suivre … Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à laisser un message d’encouragement ou un petit mot à Stéphane Brunier, ci-dessous dans les commentaires. Et n’hésitez pas à partager sur les réseaux sociaux. La suite à venir très prochainement. Restez connecté.

A propos Jean-Michel Marcelin 2620 Articles
Créateur du site PILOTE-DE-COURSE.COM. Rédacteur et pilote amateur en rallye. Passionné de sport auto en général, Rallye, Formule 1, RallyCross, Rallye-Raid, Drift, Sim Racing et bien d'autres ... ainsi que du spectacle et du Fun à l'américaine.

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