Le Toyota VDJ200 de Christian Lavieille sur le Dakar 2018
Suite de l’interview de Christian Lavieille avant le Dakar 2018. Parlons à présent de son auto. Un 4×4 Toyota VDJ200. Une auto assistée par le Team Land Cruiser Toyota Auto Body et engagée en catégorie T2.2 (voiture de série, diésel). Un programme officiel sous l’égide de Toyota Gazoo Racing. Une auto avec laquelle Christian te Jean-Pierre ont gagné la catégorie marathon l’année dernière. Et une auto qui roule au Diesel Bio …
Peux tu nous parler de ton Toyota VDJ200 ?
C’est une voiture T2. Le règlement T2, rappelons le, concerne les auto complètement de série. On a le droit de renforcer le châssis. On a le droit à un deuxième amortisseur tout en gardant les mêmes points d’encrage d’origine. Tout le reste est de série : frein (étrier et disque), boite, pont, différentiel … de série et plombé. Tu dois faire toute la course avec la même boite par exemple. Il faut la ménager. Si tu tapes trop dedans, si tu casses un pignon de deuxième ou de troisième, tu n’as pas le droit de le changer.
Ce n’est pas la plus puissante ni la plus performante sur le papier, mais elle est fiable. Après ça reste un T2, elle pèse 3 tonnes pour 300 chevaux. Un proto pèse 1,9 tonnes pur 400 chevaux. Ce n’est pas parce que c’est une voiture de série que c’est plus facile. Au contraire, dans les dunes c’est compliqué parce que tu n’arrives pas à monter là où les proto montent. Vu que tu es dégonflé, tu as moins de garde au sol, tu es obligé de suivre d’autres traces dans les dunes ou faire ta propre trace. Le T2 est beaucoup plus compliqué dans le sable que le proto.
Le diesel bio, c’est un choix de Toyota Japon. Il est à base d’huile de récupération, des huiles alimentaires. Des huiles d’algues également. C’est un choix stratégique de la maison mère. Tous les partenaires présents sur l’auto sont des fournisseurs d’usine, des partenaires du constructeur Toyota (le siège, les composants électronique, les freins …).
Si je souhaite m’engager au Dakar 2019 avec un Toyota VDJ200 T2, il me faudra débourser combien ?
Il a des concurrents qui roulent avec ce type d’auto. Notamment avec des auto fabriquées chez SMG (Philippe Gache).
Si tu le fais toi même, tu achètes la voiture d’occasion, tu passes ton temps à la préparer avec des copains, tu pars sur le Dakar avec un seul mécano, l’engagement etc … il faut compter sur un budget proche des 150 000 euros.
Par contre, il te faut un mécano [sur le Dakar]. Quand tu arrives tard le soir en T2 et que tu travailles toute la nuit sur la voiture, ça devient compliqué. Après c’est une voiture fiable. Si tu en prends soin, si tu es méticuleux, il n’y a pas trop de mécanique à faire. De toute façon tout est d’origine, tu n’as pas grand chose à changer. Tu fais essentiellement du contrôle de serrage et autre.
Pour revenir à toi, l’objectif sportif sera de faire aussi bien que l’année dernière, ça va être difficile de faire mieux …
Mieux c’est difficile en effet. L’objectif est de gagner la catégorie. L’idéal étant de faire le doublé. Faire un travail d’équipe. Si j’ai des problèmes je serai là pour aider mon coéquipier aussi. C’est l’objectif du constructeur qui prévaut.
Après le classement général, on ne regarde pas. Si on fait une bonne place au général, ça ne sera pas dû à notre course mais plus aux autres qui auront trébuché. Il y a un tel écart de performance entre un T2 et un proto (T1) aujourd’hui pour pouvoir affirmer « je vais rentrer dans les 15, dans les 20 ou dans les 25 … » avec un T2. Le règlement est le même en T2 depuis 20 ans alors que le règlement en T1 évolue d’année en année …
Suite et fin en page 3
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